CONCLUSION
La
schizophrénie est une psychose chronique caractérisée par une désorganisation,
plus ou moins progressive de la personnalité psychique. Elle
constitue un véritable problème de santé publique mondiale par ses
manifestations qui altèrent le développement psychosocial et ses conséquences
sur la vie du patient (scolarité, condition professionnelle, risque de suicide,
stigmatisation) et le cout qu’elle engendre pour la prise en charge,
supportée essentiellement par les familles, dans nos pays en développement.
La
schizophrénie est présente dans notre milieu ; dans notre série, elle
affecte plus souvent les hommes que les femmes ; les patients
schizophrènes sont souvent célibataires et sans profession. Les facteurs de
risque retrouvés sont : le choc émotionnel à l’enfance dont le décès d’un
ou de deux parents et l’antécédent d’un trouble psychiatrique chronique chez un
apparenté du premier degré. La consommation des substances psychoactives est
retrouvée chez la plupart de patients schizophrènes. Le tableau clinique que
présente les patients schizophrènes à l’admission est essentiellement marqué
par des symptômes dit positifs (tel que l’agressivité, les propos incohérents).
La
prise en charge des schizophrènes dans notre milieu est essentiellement unidimensionnelle
(médicamenteuse) marquée par l’administration de neuroleptiques classiques (Haldol est la molécule principale) ;
cette insuffisance dans la prise en charge est notamment lié à la non
disponibilité des molécules de choix (neuroleptiques de seconde génération), à
l’insuffisance du personnel qualifié et surtout au cout élevé résultant de la
prise en charge tridimensionnelle du patient schizophrène. La schizophrénie est
une maladie chronique, ce qui implique un suivi à long court, régulier et adéquat
du patient mais le cout financier constitue un frein pour l’atteinte de cet
objectif dans notre milieu.
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
A la lumière
de ce qui précède, il est nécessaire de formuler quelques
recommandations :
Au ministère
de la santé :
·
De former et
recycler les personnels soignants quel que soit l’échelon pour permettre
l’identification précoce de facteurs de risque et des symptômes de la
schizophrénie et donc une prise en charge précoce;
·
De
subventionner les centres spécialisés pour alléger le cout de la prise en
charge des pathologies psychiatriques ;
·
De mettre en
place de programme national pour la sensibilisation sur la schizophrénie afin
d’éviter la stigmatisation et permettre la détection précoce des individus à
haut risque pour un suivi adéquat.
A la faculté de médecine :
·
Encourager
les recherches en psychiatrie et particulièrement sur la schizophrénie.
Au Centre Neuropsychiatrique
Guislain et aux personnels soignants
·
D’améliorer
la conservation des dossiers médicaux
·
De s’investir
dans l’établissement de dossiers complets et soigneux pour faciliter la
recherche
·
D’aider les
familles pour la compréhension de la schizophrénie pour qu’elles apportent leur
soutien, moral ou financier, aux malades
Aux familles
·
D’accompagner
les patients dans leur prise en charge
(soutien moral et financier)
·
D’aider les
patients dans l’observance thérapeutique et de bannir toute stigmatisation
·
D’amener
précocement à un centre spécialisé des personnes présentant des signes en
rapport avec les troubles mentaux et celles identifiées comme à haut risque.
Ce travail
n’a pas relevé toutes les facettes de la schizophrénie mais il constitue
néanmoins une fenêtre ouverte pour la mise en place des stratégies sanitaires
en vue d’améliorer sa prise en charge dans notre milieu. Comme tout travail humain, il pourrait comporter
quelques imperfections qui, avec les prochaines études, pourront être
corrigées.
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