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INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE




La schizophrénie est définie comme une psychose chronique caractérisée par une désorganisation, plus ou moins progressive de la personnalité psychique (16). Ce terme vient du grec ‘’SCHIZEN’’ qui signifie « fractionnement »  et ‘’PHREIN’’ qui signifie « esprit » (13) ; il a été créé par le psychiatre suisse, Eugen Bleuler, qui l’a isolé de l’ensemble nosologique que son confrère allemand, Emil Kraepelin avait appelé ‘’la démence précoce’’.
On s’accorde actuellement à dire que la schizophrénie n’a pas une étiologie bien établie, elle est considérée comme étant une maladie multifactorielle (31), dans le sens où sa survenue pourrait s’expliquer par l’association de plusieurs facteurs parmi lesquels il y a : le facteur génétique, le facteur neurobiochimique, le facteur psycho-socio-environnemental (18). Il ne  fait aucun doute qu’elle  a  une  importante  composante  génétique mais son éclosion implique de très nombreuses interactions entre  la vulnérabilité  génétique  et  environnemental (48).
La schizophrénie existe depuis que l’homme existe, elle est présente sous toutes les latitudes et dans toutes les cultures (28), sa prévalence mondiale est estimée à 1% (20). Environ 45 millions de personnes de plus de 18 ans dans le monde  souffrent de la schizophrénie (16). Elle est repartie presque équitablement entre les deux sexes (48).  En 2004, au canada on estimait à plus de 234.300 le nombre de personnes souffrant de la schizophrénie et plus de 600.000 en France (25).  Au Mali en 2010 on estimait à 12,1 % la prévalence hospitalière de la schizophrénie (36) ; On ne dispose de peu données concernant notre milieu (19), sa prévalence est estimée à 1% en République Démocratique du Congo.
On estime que la maladie débute généralement vers la fin de l’adolescence, le pic est retrouvé entre 15 et 35 ans mais le début est plus précoce chez l’homme que chez la femme (48). Notons qu’avant la décompensation proprement dite, on a pu noter des difficultés chez les futurs schizophrènes : retard d’apprentissage, maladresse, caractère rêveur, isolement (personnalité schizoïde) ; ces difficultés associées aux antécédents de la schizophrénie dans la famille doivent faire classer l’individu dans le groupe à risque(13).
Il existe plusieurs critères diagnostics dont celui de l’Association Américaine de Psychiatrie qui est le plus utilisé, retrouvés dans le ‘’Manuel Diagnostic et Statistique de troubles mentaux’’, (DSM) (16). Selon le DSM-IV TR, le diagnostic est basé sur un ensemble des signes jugés caractéristiques : Idées délirantes, hallucinations, discours déstructuré, comportement déstructuré ou catatonique, émoussement affectif, perte de volonté, etc. ; qui doivent avoir été présents pendant au moins un mois, mais moins que cela si le patient a reçu un traitement, certains signes devant persister au moins 6 mois. Ces signes et symptômes doivent être associés à des perturbations fonctionnelles sociales. Il faut également s’assurer que ces perturbations ne sont pas liées à un état dépressif concomitant ni à un traitement médicamenteux ou à des problèmes intercurrents (6) ; En dehors de ce dernier, plusieurs autres critères diagnostics existent tel que celui de l’Organisation mondiale de la santé retrouvés dans la ‘’Classification  Internationale de maladies mentales’’, (CIM) (16).
Malgré l’absence d’une guérison totale, une prise en charge précoce, régulier, à long court et  tridimensionnelle (biologique, psychologique et sociale) permet au patient de retrouver une vie quasi normale (9); d’où la nécessite d’un  dépistage de groupe à risque et d’un diagnostic précoce basé sur un examen clinique soigneux qui doit conduire à une prise en charge adéquate (13).

PROBLEMATIQUE
La schizophrénie constitue un véritable problème de santé publique mondiale parce que :
ü  Ses manifestations qui altèrent le développement psychosocial engendrent de conséquences sur la vie du patient (scolarité, condition professionnelle, stigmatisation) ; alors qu’elle affecte très souvent les jeunes adultes et est considérée comme la première cause des psychoses de l’adulte (16) ;
ü  Elle est corrélée à un risque de suicide dix fois plus élevée que dans la population générale (29) ;
ü  Son caractère chronique et le cout qu’elle engendre pour sa prise en charge, supportée essentiellement par les familles dans nos pays en développement constituent un fardeau (4,48) ;
ü  Les patients atteints des troubles psychiatriques en général, et de la schizophrénie en particulier, n’ont pas accès aux soins de santé de qualité dans nos pays en développement (1) ; et l’organisation mondiale de la santé estime que plus de 75 % de patients souffrants de pathologies psychiatriques ne bénéficient pas de soins de santé de qualité dans ces pays (35). Le cout élevé du traitement constitue la raison principale de cette réalité, ce qui contribue à la mauvaise évolution de la maladie dans nos milieux (1) ;
ü  Notons par ailleurs que la stigmatisation, la discrimination et le rejet que subissent les personnes souffrant de pathologies psychiatriques en général, et de la schizophrénie en particulier, dans nos milieux font suite aux considérations anthropologiques sur l’étiopathogénie de ces troubles (sorcellerie, malédiction, etc.) et contribuent aussi au non-accès de ces personnes aux structures sanitaires spécialisées pour un diagnostic précoce et une prise en charge adéquate (20,48) ;
ü  En Afrique on ne dispose que de peu de données concernant la schizophrénie, dans notre pays sa prévalence est estimée à environ 1% (19, 39); quant aux données concernant la ville de Lubumbashi, aucune étude n’a été faite jusque-là dans ce sens.

L’organisation mondiale de la santé estime qu’en l’an 2020, les troubles mentaux représenteront la deuxième cause de mortalité à l’échelle mondiale (35), d’où la nécessité de faire des études sur ces pathologies dans nos milieu afin de connaitre les étiologies ou les facteurs de risques, d’avoir des données épidémiologiques et thérapeutiques pour permettre la mise en place de stratégies politiques et sanitaires efficaces pouvant aboutir au dépistage et/ou au diagnostic précoce, et à une prise en charge adéquate ; ceci contribuera à la réduction de la mortalité et morbidité liées à ces pathologies. C’est ici que notre travail trouve son intérêt en relevant les éléments épidémiologiques et thérapeutiques de la schizophrénie à Lubumbashi.

OBJECTIF GENERAL
Participer à l’amélioration de la prise en charge de la schizophrénie dans la ville de Lubumbashi.

OBJECTIFS SPECIFIQUES
ü  Déterminer la fréquence de la schizophrénie au Centre Neuropsychiatrique Joseph Guislain ;
ü  Déterminer les caractéristiques sociodémographiques des patients schizophrènes
ü  Présenter les facteurs de risque de cette maladie dans notre milieu
ü  Présenter les manifestations cliniques les plus retrouvés dans notre milieu
ü  Présenter la prise en charge et l’évolution des patients schizophrènes.

DELIMITATION DU TRAVAIL
Ce travail est une étude rétrospective, descriptive transversale, qui s’étale sur une période allant du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2014, elle est menée au Centre Neuropsychiatrique Joseph Guislain à Lubumbashi.
Mise à part l’introduction et la conclusion, ce travail est fait de deux grandes parties: la première aborde les considérations théoriques sur la schizophrénie (définitions, épidémiologie, sémiologie, prise en charge, évolution) et la deuxième  partie traite  sur les considérations pratiques (matériels et méthode, résultats de  la recherche, discussion et commentaires).


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CONCLUSION

CONCLUSION La schizophrénie est une psychose chronique caractérisée par une désorganisation, plus ou moins progressive de la personnalité psychique. Elle constitue un véritable problème de santé publique mondiale par ses manifestations qui altèrent le développement psychosocial et ses conséquences sur la vie du patient (scolarité, condition professionnelle, risque de suicide, stigmatisation) et le cout qu’elle engendre pour la prise en charge, supportée essentiellement par les familles, dans nos pays en développement. La schizophrénie est présente dans notre milieu ; dans notre série, elle affecte plus souvent les hommes que les femmes ; les patients schizophrènes sont souvent célibataires et sans profession. Les facteurs de risque retrouvés sont : le choc émotionnel à l’enfance dont le décès d’un ou de deux parents et l’antécédent d’un trouble psychiatrique chronique chez un apparenté du premier degré. La consommation des substances psychoactives est retrouvée chez la pl

LES RESULTATS

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS I.                    DONNEES SOCIO-EPIDEMIOLOGIQUES I.1. LA FREQUENCE INTRAHOSPITALIERE Nous avons recensé au terme de notre étude, étalée sur la période allant du 1 er  janvier 2012 au 31 décembre 2014, 1857 cas admis au Centre Neuropsychiatrique Joseph-Guislain dont 69 cas de schizophrénies, soit une prévalence hospitalière de 3,72 %. Figure I : Prévalence intra hospitalière de la schizophrénie I.2. REPARTITION SELON L’AGE DES PATIENTS Tableau I : Répartition selon de l’âge des patients Classe d'âge (année) Effectif Fréquence  (%) [11 – 20] 4 6,06 [21 – 30] 31 46,97 [31 – 40] 16 24,24 [41 – 50] 14 21,21 [51 – 60] 1 1,52 Total 66 100 Nous avons noté une prédominance de la tranche d’âge comprise entre 21 et 30 ans (46,97 %) ; l’âge moyen a été de 31 ans (±7 ans). I.3. DISTRIBUTION DES CAS EN FONCTION DU SEXE Figure 2 : Répartition selon le sexe La fig